Jolie petite famille, calme, sereine, où on se permet de ne pas réfléchir au lendemain ? Cette sérénité c’est celle de l’aisance financière, celle qui se colle sur ton visage, celle qui te lâche la veste au moins durant quelques heures. Pas vraiment celle de Layton, qui a pourtant la chance de pouvoir dormir sur ses deux oreilles. Né dans une grande famille de la noblesse britannique, l’argent et les problèmes qui en découlent ne sont pas vraiment son souci. Et pourtant.

Un peu solitaire, un peu casanier, un peu rêveur pour certains. Layton n’est pas le typique modèle fêtard et vaniteux. Une éducation parfaite des codes et de l’étiquette durant toute son enfance pour parfaire le charme anglais. Et comme dans toute bonne famille de ce genre, en Angleterre, on possède des chevaux. Pour la course, pour le polo, afin de dire bonjour à la Reine sur les gradins, d’un sourire un peu mièvre.

Enfant, il pouvait souvent vaquer dans les box et prairies de son domaine. Et forcément, comme tout enfant très jeune, il se sentait pousser des ailes pour un poulain de son écurie. Jolie histoire, tragique fin, puisque ce joli poulain grandit eut une colique deux ans plus tard. Encore aujourd’hui, c’est un coffre fermé pour le jeune homme, qui accepte d’en parler, mais n’est jamais forcément à l’aise, de peur de ne pas contrôler ses émotions. Et si ce n’est pas souhaitable et agréable en société, ça n’est pas pardonné dans le gratin ambiant autour de lui.

Pourtant, Layton est très heureux. Tout lui convient parfaitement, il peut faire ce qu’il aime, passer du temps lorsqu’il le souhaite avec les personnes qu’il apprécie et même si ce n’est pas toujours rose dans sa vie familiale, il s’en sort très bien. Même s’il a continué à monter à cheval, ce n’était pas une option dans son environnement, son très bon niveau creuse toujours d’avantage sa relation avec eux. Années après années, séance après séance.

Après avoir passé diverses études qui le perdaient peu à peu, pour le plan familial et assurer une potentielle succession. Il se permettait de d’apprendre de nouvelles choses complètement différentes, comme les sciences sur le corps humain, puis animal, l’ostéopathie. De fil en aiguille, il ne dormait plus, enchaînait les nuits blanches pour recevoir un maximum d’informations. Du fait de son statut, il pouvait se le permettre et pourquoi refuser d’avoir plus de connaissances ? Après l’astronomie, l’ostéopathie paraissait certes moins complexe dans l’inconnu, mais tout autant intéressante. Et une fois qu’il savait, il voulait essayer. C’était comme ça avec tout.

Un petit frein vient se mettre entre lui et ses poursuites de connaissances insatiables. Par son aisance à cheval (et ses relations, ne mentons pas), il était sélectionné pour participer à de rudes sélections de cavalier professionnel. Représenter les couleurs. Ce qui n’intéressait pas particulièrement notre ami qui se permettait d’expliquer que le monde du cheval avait besoin de passionnés et que ce n’était plus son cas depuis bien longtemps. Bien qu’entendant sa décision, pour ne pas manquer de respect, il dût y participer, mais simplement pour se produire.

Ces sympathiques sélections se déroulaient dans de grandes écuries, comme on pouvait s’en douter. Mélangeant un peu de tout dans les box, avec parfois des cadeaux de chevaux inestimables, bref, la routine et rien qui n’intéresse vraiment notre compagnon. Lors de la sortie de sa présentation, effectuée, qu’on en parle plus, il croisait le regard d’un joli petit gars dans son grand pré. Qui semblait le toiser avant d’avancer un peu le menton. « T’es qui toi ? »

Pour une fois dans sa vie, Layton fit marcher ses relations et son statut. Un caprice. Un caprice réfléchit puisqu’après être revenu et avoir passé de longues heures en compagnie de l’étalon borné et espiègle, il n’avait pu se résoudre à le voir partir. Pendant des jours, et des semaines il avait prié que l’étalon ne soit pas un cadeau. Sinon, tout était condamné. Cependant, malgré une remarquable beauté, un cadeau de cette race aurait eu une robe plus rare encore et des atouts invendables.

Ce splendide étalon maintenant hors de toute frayeur de partir loin d’ici, ils peuvent enfin se découvrir.

D’un caractère calme et patient, diablement curieux, Layton observe tout. Analyse souvent et n’intervient souvent que pour apporter son aide. Ce qui peut le rendre parfois agaçant, surtout lorsqu’on attend une réponse de sa part. Très loyal envers ses amis, beaucoup moins envers sa famille qu’il garde par obligation, les cuillères en argent dans la bouche ne sont pas toujours pratiques pour bien respirer. Essayez.

C’est donc entre l’absence et la présente vive de Layton qu’il faut s’accommoder. Tantôt, l’homme sera invisible, silencieux et dans ses réflexions profondes ; Tantôt, s’il trouve la motivation nécessaire, Souvent lorsqu’il faut découvrir quelque chose ou en aider d’autres, il sera d’une énergie folle, un véritable TGV qui ne sait pas où donner de la tête.

Peu bordélique, toujours à l’heure, uniquement en partie de son éducation, Layton a un peu de mal avec ceux qui se permettent de faire attendre les autres par manque d’organisation. Comme tout le monde, il n’aime pas se faire rouler dans la farine, mais il pourrait en devenir méchant. Le respect étant une valeur très profonde chez lui.

Layton ne dit jamais de gros mots.

Shazh nous vient de Russie, d’un grand élevage comme on se l’imagine. De belles plaines une vie de troupeau, un soin tout particulier depuis des générations pour aboutir à lui. Devenant à son tour un engrenage de cette fine sélection faîte avec le temps et les traditions. De jolies lignées prestigieuses et un avenir presque tout tracé. Il en a plusieurs, en fonction de là où il réussira le mieux.

Comme dans chaque grande écurie avec ses lettres de noblesses, que l’on ne compte que sur les doigts de mains et de pieds d’un humain (le monde, ça reste grand), l’on se fait des cadeaux. Pourtant, l’étalon n’en est pas un, au sens propre, comme parfois au figuré. Malgré une calme sagesse qu’il a chez lui, connaissant chaque personne au coin de son écurie (et pourtant, il y en a du monde), Shazh va partir avec un petit convoi pour un échange international avec l’Angleterre.

C’est donc tout fraîchement arrivé avec quelques un de ses copains, que l’isabelle découvre un environnement très différent de ce qu’il a alors connu jusqu’ici. Les températures sont moins extrêmes et on préfère le mettre dans un box. Le petit groupe ne l’entendra pas de cette oreille et finir par se faire comprendre, cassage de portes, tempérament furieux. Les Akhal ont souvent de quoi aider en communication. Une fois la crise du logement arrangé, Shahz apprenait à connaître un peu mieux les lieux et les gens d’ici, avec leur langage différent et leur gestuelles bien différentes également.

Jusqu’à un petit jour, où il fini par tomber sur un petit gars sympa, qu’il n’avait jamais vu. Il le toisa un peu, puis avança la tête d’un coup bref, comme pour dire « T’es qui toi ? ».

Curieux, observateur, sans peur et avec un cœur gros comme ça à qui saura lui prouver qu’il peut se relâcher. Un étalon comme on voit parfois. Son caractère parfois un peu colérique peut souvent tâcher les relations qu’il a, mais si on sait l’écouter correctement, il n’a jamais à en venir jusque-là.
Souvent détaché, fidèle à son groupe familial, Shazh est un cheval qui sait qu’il a des droits. On le lui a bien transmis, il sait qu’il est bien plus fort que l’autre personne en face, si elle tire trop sur la corde.
Parfois impatient, surtout jeune, l’étalon couple souvent ça avec son côté joueur dont il se servait poulain. Calme envers les juments, les enfants, personnes âgées ou malades, il pourrait aisément tenir en main de chacune sans les blesser. Mais gare à celui qui n’aurait pas de respect pour lui.
Son côté cliché de la race, têtu et testeur ressort toujours dès que quelqu’un voudra poser ses fesses dessus. Surtout sans le regarder dans les yeux avant. Shazh n’estime pas qu’il soit dans l’ordre naturel que n’importe qui se cale sur son dos. Ainsi, son avis sera pris en compte de force ou de gré.
Il aime recevoir des câlins, des friandises et courir le plus rapidement possible à travers une plaine immense. Comme s’il se sentait encore poulain.

En vieillissant, Shazh devient beaucoup plus sage, comme un pilier serein auquel on veut se rattacher. Mais ne vous y fiez pas, s’il ne fait plus de grandes discussions pour vous mettre à terre, une jolie figure d’une précision chirurgicale vous remettra les idées en place rapidement, sur le sol. Disons que ses fougueuses tentatives de vous faire comprendre quelque chose se sont transformées en un tir précis et chic qui fait souvent mouche et dont vous ne pouvez pas répliquer. N’oubliez pas, entre une cravache ou un cheval qui ne s’arrêtera plus, qui gagne ?